C’est le cri réprimé de la fillette violée
Qui s’est sentie coupable
Qui n’a été capable
C’est le sanglot muet de l’amour repoussé
La tête est enterrée
Et les oreilles bouchées
C’est le vide béant dans un cœur arraché
Quand le un devient deux
Quand on coupe au milieu
C’est la terrible angoisse d’être seule en été
Quand la foule est autour
Quand s’écroule le jour
C’est la mer retirée lors des grandes marées
Quand la grève asséchée
Crache ses vénéridés
C’est le temps qui s’arrête comme l’oiseau blessé
Qui tournoie en tombant
Ecrase les amants
Hurlements de chagrin n’ont plus droit de cité
On doit les étouffer
On ne doit pas gêner
C’est le crilence
Eve de Laudec
Extrait du recueil éponyme « Crilence » chez Chum Editions 2013 ISBN 979-10-92613-10-0
Tableau de Sylvia Trouvé » Le Masque de l’Excès N°7″
02.06.2012 12:40 eve de laudec
merci pour ce ressenti qui me touche, jespère que le recueil vous plaira autant
02.06.2012 12:34 Jean-Claude
Ce crilence est vraiment déchirant, merci pour ce texte..