Ma peau s’est costumée en profond labourage
Les larmes l’ont ravinée un jour de grand orage
De la pulpe de mes lèvres que tu mordais sans fin
Il ne reste qu’un fil qui ne donne plus faim
Je te crie je t’écris mon ravisseur d’images
Tant de fois dessinées en lisière de pages
Tant de fois abordées les frontières du temps
Moi qui dérive arrière quand tu es loin devant
Ton cœur est-il encore vivant ?
Oui j’imagine comme je ressens
A l’infâme seconde où tu m’as désaimée
Cette horreur assénée avec brutalité
A peine une heure avant tu m’appelais amour
Impossible d’y croire et encore à ce jour
Tu fus l’homme tranchant en chair et dans le vif
L’huitre s’est refermée sur le définitif
Pas de retour arrière prisonnier dans ta tour
Aurais-tu à jamais effacé à toujours
Ton âme entend-elle mes errements ?
Oui je rêve en corps comme avant
Divaguent mes envies en instables voyages
En songes trop engloutis sans vie et sans rivage
Besoin inassouvi du berceau de tes bras
Du rempart de tes mots pour taire ce fracas
De l’absence, écorchée venant du fond des âges
Comme une Pénélope je défais mon ouvrage
Et je regarde au loin par-delà les nuages
Toi qui savais la pluie changer le paysage
Ton heure vient-elle mon doux amant ?
Oui, je suis là et je t’attends
Encore
Eve de Laudec
3 octobre 2010
08.06.2012 22:48 Brigitte
Voilà un poème qui transperce les âmes hantent délaissées.
05.05.2012 15:00 isabelle vouriot
un texte poignant : Tu fus l’homme tranchant en chair et dans le vif Merci Eve