Je viens de perdre deux rémiges
Les ai retrouvées ce matin
Au creux du rocher craie
Poignée de cheveux d’ange
Aveu d’une tempête
Cauchemardesques franges
Légers plumets trempés au lagon de mes yeux
Mais l’encre sympathique se dérobe aux regards
Trop liquide, sans doute Ou trop antipathique
Est-elle dérangeante ou juste pathétique
Peut-être sera-t-elle lue en séchant au soleil
La sépia de la seiche a l’odeur de l’amer
Le fier albatros a taché son manteau
Les jeteuses d’essor savent que les coups de lune
Délavent les couleurs et déplument les rires
Je m’en irai, bancale, les ailes chiffonnées
Me coucher sur la grève avant que la marée…
Et l’âme de mon marin se perdra à jamais
Eve de Laudec 2010